Comédies musicales - Une autre forme de l'opéra

Retour sur l'exposition à la Cité de la Musique - Philharmonie de Paris

L’exposition « Comédies musicales – La joie de vivre au cinéma », qui est présentée (et ce jusqu’au 27 janvier 2019) à la Philharmonie de Paris nous donne ici l’occasion de revenir sur ce genre théâtral, musical et cinématographique. Même si l’exposition ne se concentre que sur la production filmée, elle permet de rendre compte de nombreux parallèles possibles entre l’opéra et la comédie musicales. En effet, pour de nombreux artistes, et musiciens, cette dernière n’est rien de moins qu’une forme d’opéra, comme l’opéra bouffe ou l’opérette.

Mais que réunit ces genres en apparence si éloignés ?

Tout d’abord la comédie musicale, qu’elle soit sous forme scénique (comme l’opéra) ou filmée, se définit par une histoire dans laquelle les personnages s’expriment en chantant (comme l’opéra), et en dansant (vous avez dit opéra-ballet ?); les numéros étant reliés entre eux par une logique dramatique et faisant avancer l’action. De plus, elle nécessite, puisque l’on y chante ; un accompagnement, la plus part du temps assuré par un orchestre (comme l’opéra). Pour pouvoir faire avancer l’action de façon cohérente et assurer une qualité littéraire ; la relation entre compositeur et scénariste est, dans le cadre de la comédie musicale, toute particulière. Cela a donné lieu à de merveilleuses collaborations, comme par exemple entre Michel LEGRAND et Jacques DEMY (pour les films de ce dernier). La relation entre le compositeur et le librettiste d’un opéra se doit d’être tout aussi complice, comme entre LULLY et QUINAULT (ou entre WAGNER et lui-même). Le « musical », est un genre qui se définit aussi, de fait de son essence scénique par un grand travail sur les costumes et les décors (comme l’opéra).

L’illustration parfaite de ce propos est par exemple le choix de Clément JOUBERT, chef d’orchestre de la Fabrique Opéra Centre Val-de-Loire a décidé cette année de produire My Fair Lady. Cette œuvre  emblématique de Broadway, inspirée  de la pièce « Pygmalion » de George Bernard SHAW, s’inscrit donc dans leur programmation entre Aïda et Faust (de notre cher GOUNOD), d’une façon tout à fait logique.

Concernant l’exposition parisienne, même si l’idée principale de la scénographie, à savoir immerger le visiteur au cœur de la comédie musicale, est intéressante (et très à la mode), sa réalisation laisse peut-être un peu à désirer. En effet, la salle principale nous présente de nombreux extraits de films projetés sur un écran de 24 mètres de largeur, mais qui, plutôt que nous absorber, nous scotche sur nos bancs ; en plus de perdre notre attention auditive à cause la superposition sonore venant des différents extraits. Par contre, la salle dédiée aux enfants est très réussie dans le sens où elle saura parler à chaque enfant qui est encore au fond de nous ; et de plus l’exposition rend un très bel hommage à l’art de la danse dans la comédie musicale. A la fin du parcours, il reste malgré tout des grands oubliés, comme le Rocky Horror Picture Show (si délicieusement controversé à cause de ses extra-terrestres transsexuels), le magnifique Orpheu Negro, ou encore Bugsy Malone (que nous ne saurions que trop vous conseiller).

C’est une exposition que l’on vous conseille tout de même, car la comédie musicale est bien la joie de vivre illustrée au cinéma ; et l’on en sort le sourire aux lèvres.

Publié le : 12/02/2019 à 19:42
Mise à jour : 01/06/2019 à 17:11
Auteur : Elisa Constable
Catégorie : La musique et les autres arts

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