Le CD

Vie et mort d'un format

Le Compact Disc, comme nous le savons sûrement tous, est un support physique permettant de stocker l'information, plus particulièrement la musique, qui nous intéresse ici.

Comme vous vous en doutez, l'humain n'a pas attendu l'arrivée de ce support pour écouter de la musique enregistrée chez lui. La forme de disque du support remonte au 78 tours, qui a été le premier support à véritablement s'imposer dans les foyers. Il a rapidement été remplacé par le disque microsillon ( 331/3 ou 45 tours/min) qui le surpassait en termes de qualité audio et de solidité. Ce même disque microsillon a ses avantages et ses inconvénients : Sa qualité audio est très correcte, il peut survivre au temps si bien entretenu, et, grâce à sa grande pochette, est un bel objet. Mais il est atteint d'une grande faiblesse ; il est totalement inadapté à une écoute nomade. Un autre support, par contre, est parfaitement taillé pour cette mission : La cassette audio. Elle a permis l'essor des baladeurs, et de l'écoute de la musique à tout moment, n'importe où. De plus, elle a rendu la propagation de la musique plus simple, car elle est extrêmement simple à copier. Elle a néanmoins des défauts, sa qualité audio se dégradant avec le temps, et la bande pouvant s'enrayer dans le lecteur, entraînant souvent la détérioration voire la casse de la bande.

Ces deux supports précédemment cités n'étant pas exempts de défauts, et la technologie évoluant, il fallait leur trouver un remplaçant plus abouti, plus proche de la perfection en termes de qualité, de durabilité et d'ergonomie.

C'est donc sur ces principes que vont s'allier en 1979 les compagnies Philips et Sony, chacune ayant son rôle à jouer dans la mise au point de cette galette. On doit la partie physique (système de lasers, conception du disque au niveau matériel) à Philips et la partie logicielle (système de correction d'erreur, encodage des données sur le disque) à Sony. Les premiers exemplaires commerciaux débarquent en 1982 sur le marché, mais il faudra encore quelques années pour que le CD devienne le format démocratisé que l'on connait aujourd'hui.

Et si ce format a su surclasser ses prédécesseurs, c'est bien grâce à son mode de fonctionnement. D'abord, on dit au revoir à la transmission mécanique du signal comme c'était le cas sur les disques vinyls, car la lecture se fait désormais via un laser et un capteur opto électrique (dispositif qui produit un courant lorsqu'il reçoit de la lumière). De ce fait, il n'y a plus d'usure due à la lecture, le cd peut donc être lu a répétition sans souffrir d'un vieillissement sonore. Le deuxième point important à saisir, c'est la numérisation du signal audio. Ce qui est gravé sur un vinyl, c'est un sillon, dont la forme est analogue à celle de l'onde sonore enregistrée. Le son lui-même est gravé dans le disque. Dans le cas du CD, c'est un flux de données numériques qui est encodé, sous la forme de plats et de creux, qui représentent l'état 0 ou l'état 1 du signal, qui est donc binaire. L'avantage de la numérisation est la possibilité de ne plus être limité par les propriétés physiques du support. Le support contient exactement les mêmes données que ses autres exemplaires existants, et il peut être copié à l'infini sans subir une quelconque altération. Il est alors possible d’extraire les données et de les diffuser, par internet par exemple (ce qui peut poser des problèmes de droits d’ailleurs).

Mais malgré toutes ses qualités inhérentes à sa conception, le CD disparait peu à peu du paysage sonore. Cela peut tout d’abord s’expliquer par la baisse de prix des supports à mémoire flash (cartes SD et déclinaisons, clefs USB, baladeurs mp3…) mais également par l’accès grandissant à Internet, et ce à échelle mondiale. Plus besoin désormais de se déplacer ou de commander un support physique pour consommer du son, la musique est désormais en majeure partie dématérialisée. Mais attention, n’enterrons pas trop vite cette petite galette en plastique, elle est toujours aimée par les puristes et les gens amoureux des beaux objets. Car si le format est en perdition, les pochettes n’ont jamais été aussi léchées, tant dans les illustrations que dans les matières employées pour les réaliser. Des bisous les CDs, restez-la encore un peu.

Publié le : 27/09/2018 à 21:40
Mise à jour : 01/06/2019 à 15:31
Auteur : Zao Grouteau
Catégorie : Musique et technique

Nos suggestions
Après cet article
Voir tous les articles